Produire autrement pour voyager autrement
Patrick Matéos, Maître Ébéniste
Le bois, ça fait 50 ans qu'il le travaille. Maître Ébéniste et architecte d'intérieur, il conçoit et fabrique des espaces de vie intérieurs depuis toujours. Lorsqu'il s'est intéressé à l'aménagement des véhicules de loisirs, il a immédiatement repensé à ce bargueño espagnol qu'il a restauré dans sa jeunesse. Il s'est alors replongé dans l'histoire de l'art et a revisité la malle de voyage qui a connu son heure de gloire entre le XVIe et XVIIe siècle, au temps des voitures à cheval. D'ailleurs, l'assemblage qu'il a choisi, le double embrevet d'angle, est un assemblage traditionnel en ébénisterie.
Mon père, c’est plutôt quelqu’un qui dit “je ne sais pas, il faut essayer”. Pourtant, quand il a affirmé être capable de garantir à vie les malles Campinambulle, tout le monde l’a pris pour un fou. Mais un jour, sur un salon, il a fini par nous convaincre en faisant sauter les clients à pieds joints sur un tiroir. Après dix ans et plus de cinq cents malles vendues, les SAV se comptent sur les doigts d’une main. Surtout que la qualité de nos matériaux, alliée à notre savoir-faire d’ébéniste transmis de père en fils depuis trois générations nous permettent de tout réparer.
La garantie à vie nichée dans les assemblages
Loin d’être un argument marketing, cet engagement écologique est avant tout un acte militant de lutte contre l’obsolescence programmée. C’est un tribu que nous payons aux générations futures. Le coût de cette garantie est caché dans les assemblages. Savez-vous que dans une malle Campinambulle il y a plus de 100 lamelles ? Savez-vous que le double embrevet d’angle est fait à la main avec la toupie de notre grand-père (une Guillet), car les centres d’usinage à commande numérique n’arrivent pas à gérer la variation d’épaisseur des panneaux ? Pas de tourillon, pas de vis, et encore moins d'agrafe ou de clou : nos malles sont véritablement conçues pour durer.
Ce combat pour la préservation de l’environnement, nous le menons à tous les niveaux :
- nous utilisons du bois labellisé FSC (un écolabel garantissant la gestion durable des forêts),
- nous préférons systématiquement des matériaux recyclables (métal, verre) au plastique,
- notre sous-traitance est intégralement réalisée dans un rayon de 40 km autour de notre atelier,
- nous compensons nos émissions de CO2 chaque année en plantant des dizaines d’arbres dans nos locaux.
Loin d’être exceptionnels, ces engagements devraient être partagés par tout le monde afin de faire face à l’urgence climatique que nous vivons. Même si nous sommes encore bien loin du compte, heureusement nous constatons une prise de conscience globale.
Voyager local
La liberté offerte par Campinambulle est de pouvoir voyager avec son véhicule de tous les jours. Plutôt que de devoir acheter un véhicule spécifique pour les vacances, type camping-car ou van aménagé, l’idée est de rendre modulable n’importe quel véhicule, y compris une citadine sur laquelle on peut mettre une tente de toit avec quatre couchages. Ainsi, Campinambulle tient sa promesse et œuvre dans le sens d’une réduction de la taille du parc automobile, un enjeu tout aussi important que la lutte contre les rejets de CO2 des véhicules en circulation.
Dans ces conditions, le voyage en véhicule de loisirs s’avère infiniment moins polluant que la combinaison avion-hôtel-restaurant. Le tourisme exotique, qui s’est imposé comme les “vraies vacances” dans l’imaginaire collectif, est une aberration écologique. Il est encore possible uniquement parce que le prix des billets d’avion, des hôtels et des restaurants n'intègrent pas les externalités négatives. Dans les prochaines décennies, le tourisme local, et à fortiori le tourisme nature que nous promouvons chez Campinambulle, sont voués à redevenir la norme. Or nous avons de la chance car la France et l’Europe regorgent d’endroits magnifiques et de cultures fascinantes, autant de richesses qu’une seule vie ne suffirait pas à découvrir…